Ce matin , c'est le départ du trek en forêt pour Camille , Serge , Maryvonne , Georges et moi. Dernières recommandations de Chantal aux guides et porteurs et nous nous mettons en route. Grinaud le guide devant , Mafahle en arrière garde. Willy suivra plus tard.
Premier obstacle , traverser la cascade pour remonter le sentier dans la forêt de l'autre côté. La montée est rude , pas de sentier véritable , nous marchons sur les racines enchevêtrées des arbres, elles font office de marches d'escalier . Les arbres sont immenses , leur troncs se dressent à perte de vue , et leurs racines s'entremêlent les unes aux autres, des arbres aux troncs très larges dont on se sert pour fabriquer les pirogues, des plus fins dont l'écorce sert à des fins médicinales et des tas d'autres , les guides nous décrivent les espèces , nous donnant leur noms et leur spécificité, visiblement ils sont fiers de nous faire connaitre la richesse de leur forêt.
La végétation est dense ,les espèces inconnues pour nous , l'atmosphère très chaude et humide, nous sommes vite trempés de sueur Un énorme ravenale sur le bord du chemin nous arrête, ses ramifications et sa hauteur sont spectaculaires. Grinaud nous montre comment récolter l'eau de pluie pour se désaltérer, Nicole s 'empresse d'y goûter, les autres sont plus timorés , peut être par peur de la « tourista » ….Après la montée , bien sûr il y a la descente, descente aussi abrupte que la montée fût rude, et il faut y aller prudemment , s'accrocher à son bâton et aux branches pour ne pas partir trop vite.
La matinée s'est écoulée , il est l'heure du déjeuner et nous ne refusons pas cette pause pour souffler un peu. Après une traversée de plus dans l'eau (, nous sommes déjà trempés et n'avons plus peur de rien). Près d'une jolie cascade Nono le cuisinier à dressé la natte et nous attend avec le casse croûte. Nous nous régalons d'un riz safrané aux petites crevettes et carottes … et en dessert beignets de fruits à pain . Délicieux mais bien trop copieux pour nous , nous partagerons avec nos guides.
Il est temps de reprendre la route vers Vakivilana notre étape du soir . Georges décide de rebrousser chemin vers Ambodiriane en compagnie de Nono, sa hanche le fait souffrir et il n'est pas sûr de tenir le coup jusqu'au bout.
Nous reprenons le chemin, l'enthousiasme et l'ardeur du début s'effritent au fur et à mesure que les montées et les descentes se succèdent , Les cours d'eau ne se comptent plus , nous en sommes à la troisième ou quatrième cascade , on en perd le fil,(du courant ...) il nous semble que nous marchons dans l'eau tout le temps, les rochers glissants, les poutres ou troncs d'arbres en travers ne nous font plus reculer , il est vrai que les mains secourables de nos porteurs y sont pour beaucoup, et la forêt nous enveloppe parfois très dense, elle tamise la lumière du jour, nous marchons à la queue leu leu , un peu silencieux, attentifs à poser nos pieds au bon endroit .Par moments nous croisons des porteurs de planches en bois exotique, ils sont pieds nus, dépenaillés, certains semblent très jeunes et leur charge bien lourde, ils filent sans ralentir, nous nous mettons de côté sur l'étroit sentier pour les laisser passer. La forêt fait place par moment à des clairières plantées de rizières , le soleil alors nous éblouit et il semble qu'on respire mieux, puis la forêt reprend toujours aussi dense . Nous entendons des oiseaux , mais ne les voyons jamais mis à part un très beau Croix Bleu , bel oiseau assez gros qui nous observe depuis une branche , un serpent file dans une flaque d'eau ., et on entend soudain « les aboiements »des lémuriens perchés tout en haut des arbres. Nous souhaitent ils la bienvenue ? La fatigue commence à se faire sentir , certains traînent la patte , la cadence se ralentit . On boit beaucoup pour se réhydrater .Une dernière montée , une dernière descente ,une dernière rivière et puis nous émergeons dans la clairière , au loin nous apercevons les paillotes du camp de Vakivilane.
Nous sommes fourbus et heureux d'arriver enfin. Les tentes sont déjà montées par les porteurs arrivés bien avant nous , un bon thé chaud nous attend avec du pain et du miel. Nous sommes un peu empruntés ,le confort est sommaire, les porteurs nous regardent une peu rigolards, il nous semble du moins , finalement nous répartissons les tentes , enlevons nos vêtements mouillés , les plus courageux vont se laver dans la rivière derrière la toile délicatement mis en place par Willy qui nous à rejoint en cours de route, rivière qui sert aussi pour la vaisselle et la toilette des porteurs.
Les toilettes, un grand trou , avec une poutre en travers, à l'écart des regards grâce à un paravent fait de feuilles de palmes et de fougères. Mieux vaut ne pas perdre son équilibre et ne pas laisser tomber sa lampe frontale !
Une seule case où se trouve le coin cuisine ,et qui sert aussi de salle commune , nous y prendrons le repas tous ensemble avec les porteurs et les guides assis par terre sur une grande toile cirée.
en arrière plan: la tente à Nicole, devant celle de Céline et Maryvonne. |
la cuisine: un bac à sable, 3 pierres servant de trépied pour la cocotte. |
La nuit tombe vite ici , pas de lumières du tout et nous pouvons admirer un ciel merveilleux , la voie lactée constellée d'étoiles , nous passons un bon moment à l'admirer, savourant l'instant et le silence de la nuit.
Nous nous retrouvons tous à l'intérieur de la case pour le repas préparé par Frino et son acolyte, omelette, riz et petits pois , bananes. L'ambiance est sympa , l'atmosphère chaleureuse, Serge entreprend entre deux bouchées de satisfaire la curiosité de nos guides sur le monde extérieur et les évènements qui viennent de se produire au Japon , Maryvonne s'est doucement assoupie dans son coin calée contre les sacs, bercée certainement par la voix de notre compagnon ; Camille qui se remet lentement de sa marche fatigante va vite se coucher , bientôt suivi par Maryvonne et moi, Nicole s'attarde un peu et Serge parle toujours. ..
Nous nous endormons au son de sa voix sous le ciel étoilé .
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